Livres - N°80 - Juin/Juillet 2010

DVD / Livre

«Après les cols... l’alpage» de Gilles Perret, 15 €


Depuis 2008 l’alpage de Seraussaix, sur la commune de Morzine, a été confié au lycée professionnel agricole de Contamine-sur-Arve. L’établissement a décidé d’en faire le premier alpage-école de France. Ainsi, depuis deux étés, les élèves s’y relaient et travaillent à l’entretien de l’alpage, à la traite, à la transformation fromagère et à la vente des produits laitiers.
L’idée d’un DVD est née de la volonté de promouvoir cet outil de formation unique, mais aussi de la rencontre avec le réalisateur haut-savoyard Gilles Perret. Ce dernier est connu bien au-delà du département en particulier pour ses documentaires «ça chauffe sur les Alpes», «Ma mondialisation» et le dernier en date «Walter, retour en Résistance». Gilles Perret a l’art de partir de faits locaux pour élargir sa réflexion tendant vers l’universalisme. De poser des questions bien plus que d’y répondre formellement.
«Après les cols... l’alpage» met en exergue le devenir des alpages et des alpagistes, ce métier séculaire pratiqué par des hommes qui ont façonné les paysages pour les rendre vivables. L’histoire montre des jeunes du lycée montés à l’alpage, s’interrogeant sur leur avenir jusqu’à ce qu’un couple de Suisses vienne chambouler leurs certitudes. La Suisse n’est qu’à quelques kilomètres et un lycéen apprend incidemment que son ancêtre était de ce pays frontalier.
Le retour en arrière permet ainsi de revivre l’épopée de cet ancêtre dont la ferme n’est pas assez grande pour garder tous ses enfants, passant la frontière et s’installant dans un village haut-savoyard, apportant avec lui une pratique ayant fait ses preuves chez lui, mais jugée bien trop révolutionnaire de ce côté des Alpes : la fabrication de gros fromages obligeant les paysans à mettre en commun leur récolte de lait. Une méthode aux antipodes des habitudes haut-savoyardes du xixe siècle où le lait sert alors à la fabrication du beurre et de tommes. La zone franche est aussi évoquée pour comprendre la concurrence que se livrent Suisses et Savoyards dans la vente de fromages. C’est ce mélange du présent et du passé qui permet d’envisager l’avenir de ces lieux uniques mais désormais partagés par les alpagistes, les touristes et les randonneurs. Et des paysages traversés par les pylônes des remontées mécaniques.
Autant dire que les paysans ne sont plus seuls sur les terres et que d’autres ont des préoccupations de loisirs qui balaient d’une simple pichenette une clôture de parc pour les vaches. C’est ce que souligne également le reportage de France 3, entrant dans les bonus de ce DVD. Il apporte un complément de compréhension de la vie en alpage en accompagnant certains d’entre eux dans leur quotidien d’un métier qui reste la passion d’une vie. Et de tout ce que les agriculteurs doivent faire comme concessions pour un partage de leur outil de travail : la terre et plus précisément ici, la montagne.

DVD à commander au lycée agricole de Contamine-sur-Arve 150, route de la Mairie 74130 Contamine-sur-Arve, ou sur www.apreslescols.fr



Coffret DVD livre  - Gaston Rébuffat, production Seven Doc, 29 €


Ce coffret est le second de la collection «Mon tagne», le premier était consacré à Lionel Terray. On retrouve le film de Gilles Chappaz et Denis Steinberg sorti à l’automne 2009, assorti d’un document d’époque «Des hommes et des montagnes», ainsi que l’interview intégrale de Françoise Rébuffat, décédée en mai 2009. Il s’agit donc de son ultime témoignage sur Gaston avec qui elle a vécu durant trente-cinq ans.
Françoise y insuffle cette force qu’avait son mari pour la montagne mais peut-être encore plus pour le partage de sa passion. Alpiniste, écrivain, photographe, cinéaste, conférencier, Gaston Rébuffat avait un besoin impérieux de partager et de «voir» la montagne à travers les yeux de ceux qu’il guidait.
Enfant de Marseille, sa plus grande fierté a été d’intégrer la Cie des guides de Chamonix et que ses maîtres aient décelé en lui une «moralité» bien plus qu’un technicien de la grimpe. D’ailleurs s’il admirait les guides pionniers c’était bien plus pour leur sens du devoir et de l’honneur que pour leurs performances sportives.
C’est ce que raconte Françoise Rébuffat dans la préface du livret accompagnant ce DVD. Sur l’écriture de Gaston, son épouse raconte : «Il avait un style bien à lui : l’enchantement des grands espaces. Oui, j’aime ses pages et ses images au style dense, sobre. Il m’amuse de dire filiforme. Droit, filiforme, il l’était au physique comme dans sa moralité.»
Ce livret de 84 pages est un condensé de Rébuffat. On y retrouve des extraits de ses ouvrages, ses plus belles photographies, un portrait ciselé par Gilles Chappaz, la biographie de Gaston par Alexandra Devaluez, qui passe par un carnet de route datant de 1937, il a alors 16 ans. Sa vie le guidera ensuite sur la barre des Ecrins, le pic de Roc, à la Cie des guides, puis par sa prouesse d’enchaîner six faces nord des Alpes, et bien sûr l’Annapurna en 1950.
Pour une ultime ascension de la face sud de l’Aiguille du Midi en 1983 alors que le cancer le ronge depuis deux ans. «Ainsi la terre est admirable, mais il ne suffit pas de la regarder. Il faut aller à sa rencontre : le soleil et la nature sont bien plus beaux lorsqu’on marche vers eux.» Comme une envie impérieuse de se (re)plonger dans les pages écrites de Gaston Rébuffat.



«La Grande Neige» de Fabienne Clauss, éditions de l’Astronome, 18 €


Epouse du «petit prince de l’Himalaya», Fabienne Clauss prend la plume seize ans après la disparition de Benoît Chamoux. Treize chapitres pour remonter le temps de cette déchirure située entre le 5 et le 6 octobre 1995 jusqu’à cette quête de vie transfigurée par la mort. Il en aura fallu des étapes pour gravir à nouveau la montagne d’une «nouvelle» existence. D’une écriture factuelle et sans fioritures Fabienne Clauss balaie ses certitudes d’une vie bien organisée, se remplit de l’amour d’un homme semblant indestructible, pour faire face à ce vide béant qu’est une «disparition» sans corps à honorer dans l’immensité des pentes du Kangchenjunga qui devait être le 14e et dernier sommet de plus de 8 000 mètres de Benoît Chamoux. Il y disparaît en compagnie du guide chamoniard Pierre Royer et du sherpa Riku.
C’est presque avec impudeur que l’auteur se livre dans les premiers chapitres pour décrire son effondrement physique et psychologique. Pour avancer et trouver ainsi des prises sur la face nord de la vie.
De la création de la fondation Benoît Chamoux venant en aide à Katmandou aux enfants de sherpas orphelins, à ses retraites dans des couvents en passant par la peinture, Fabienne Clauss voit émerger une nouvelle issue, loin des strates et des paillettes de sa vie de cadre d’entreprise internationale. Elle compare ainsi sa quête de spiritualité à celle que les alpinistes trouvent parfois par-delà les parois abruptes. Une montagne qui lui est tellement chère, elle Parisienne de naissance, mais qui toute jeune savait déjà qu’elle vivrait un jour dans la vallée de Chamonix. Il s’agit d’un livre témoignage sur cette tentative de dépouillement moral pour atteindre l’essentiel de la vie, après les bouleversements du choc paraissant parfois insurmontable de la disparition de l’être cher, et sur une reconstruction possible pour vivre et non pas survivre.



«Les plus beaux points de vue des Alpes» de Jeanne Palay, éditions Glénat, 19,95 €


Cet ouvrage est une invitation au voyage en arpentant les plus beaux points de vue des Alpes françaises du Léman à la Méditerranée. Les sites prestigieux proposés sont accessibles soit par la route soit par l’intermédiaire de remontées mécaniques ou d’une randonnée pédestre d’une demi-heure maximum.
Ce livre vaut pour ses images enrichies de textes décryptant les horizons sous un éclairage historique, géologique et environnemental. Il permet à chacun de tracer son périple pour aller à la rencontre de ces lieux d’exception.
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Courrier des lecteurs
Faisant suite à l’ouverture de l’enquête publique concernant la révision partielle du schéma de cohérence territoriale (SCoT) sous l’égide de la Communauté de communes des vallées de Thônes, qui s’est déroulée du 7 décembre au 8 janvier, nous avons reçu un courrier de Madame Catherine Garrigue de Jouars-Pontchartrain (78) et résidente au Grand-Bornand. Il s’agit d’une lettre envoyée à la ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borne.

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