Aravis - N°69 - Août/Septembre 2008

Tourisme : la prime à l’hiver mais...

La dernière saison hivernale pour les Aravis laisse apparaître une baisse des séjours de moins 0,5% par rapport à l’année précédente, alors que les remontées mécaniques ont quasiment retrouvé leurs chiffres de la saison de référence, 2005-2006.

 

ara69-1a.jpgLa fréquentation touristique totale des Aravis se répartit en 34% en été et 66% en hiver. En saison hivernale, la clientèle provient autant des séjours (50%) que du ski journée (50%). Lors du dernier hiver, les sociétés de remontées mécaniques des stations des Aravis ont su tirer leur épingle du jeu en retrouvant quasiment leurs chiffres d’affaires de 2005-2006, année dite «de référence» par le nombre de journées skieur (voir JdP n° 68). La saison 2006-2007 particulièrement mauvaise à cause du manque de neige est ainsi effacée. Pour autant, la fréquentation touristique de cette année n’est pas à la hauteur et les séjours baissent de 0,5% par rapport à l’année précédente, déjà très faible. «Nous payons les pots cassés de l’année dernière», estime Monique Allemmoz, chargée de mission tourisme du Syndicat intercommunal du massif des Aravis (Sima), qui s’avoue «déçue par ces chiffres». La saison 2006-2007 avait connu une chute de fréquentation (journées ski) de 21% et les séjours de moins 7,8%. En terme de nuitées, 2005-2006 était à 1 604 600, 2006-2007 à 1 524 472 (moins 5%) et ces chiffres sont de 1 516 800 pour la dernière saison, soit moins 0,5%.

Si l’on prend comme référence l’année 1997 sur une base de 100 en fréquentation, le pic se situe en 2000 avec un indice de 112,2, pour descendre à 111,2 en 2006, puis 105,7 en 2007 et 105,1 en 2008. Dans son analyse, Monique Allemmoz, estime que «Paris n’est plus une zone de vacances scolaires ; les Parisiens ne viennent plus skier. Il y a aussi un déficit en lits commerciaux. Un problème subsiste dans la commercialisation aux mois de janvier et mars, qui ne pourra passer que par une clientèle étrangère. Nous avons un spot intéressant avec l’aéroport de Genève mais pas de tour-opérateur pour nous amener de la clientèle dans les Aravis. MGM va un peu booster le marché. Et puis nous sommes encore dans des stéréotypes de séjours à la semaine alors que d’autres proposent du court séjour et du midweek. Ici, pour réserver, c’est toujours compliqué et cher.»

 

Les chiffres de l’été

 

ara69-1b.jpgDu côté de la saison estivale, Monique Allemmoz voit un facteur déterminant dans la fréquentation : la météo. La baisse de fréquentation en été est commune à l’ensemble de la montagne française et pas seulement aux Aravis qui ne sont pas si mal placés par rapport aux autres stations de moyenne montagne. L’été 2007 a vu une baisse des séjours de 6,5% par rapport à 2006, pour une analyse sur quatre mois (de juin à septembre). Si l’on reprend l’indice 100 pour 1997, il y a une stabilité à 103 depuis, avec une pointe de 109,2 en 2004 (année faisant suite à 2003 et la canicule), puis une chute de 12% pour l’ensemble des Aravis, jusqu’à moins 21% depuis 2004.

«Sur les Aravis nous avons 30% de lits marchands et 70% non marchands. Les 30% réalisent 70% des séjours. La fréquentation vient aussi de la force commerciale. Nous ne pouvons pas avoir cette force uniquement avec ces 30%.» Les Aravis, c’est 60 000 lits et seulement 18 000 commercialisés. En 2007 les structures professionnelles ont réalisé un taux de remplissage de 51,9% avec de grandes disparités puisque le locatif n’est qu’à 14% sur quatre mois. «Ceux qui proposent un plus en prestations comme une piscine, une aire de jeux pour les enfants, souffrent moins. Il y a, ici aussi, un problème de tarifs. Nous sommes plus forts en terme d’offres de prestations générales avec le lac d’Annecy, les bases de loisirs...» Les événements, comme le festival Au bonheur des mômes du Grand-Bornand, marquent aussi des pics de fréquentation.

«La montagne est réputée chère, froide, dure, un lieu où il faut de la sécurité. Avec l’événement Aravis et Cies (voir JdP n° 68),c’est bien cette image que nous voulons changer, en proposant la gratuité totale, avec de réelles activités de montagne mais accessibles au plus grand nombre et où on s’amuse avant tout. Cet événement est bien là pour dynamiser la fréquentation du mois de juillet. Nous essayons de trouver des solutions pour redonner le goût de la montagne aux Français et aux étrangers. Il nous faut aussi avancer sur notre force commerciale.»

 

Photo d'été : Studio Bergoend


La fréquentation des transports en commun progresse

 

Des chiffres qui peuvent donner une indication de la fréquentation dans les Aravis sont ceux des transports, ou tout au moins de la notoriété d’un tel service. Ainsi les navettes Mobilalp desservant le point de rencontre d’Annecy-le-Vieux jusqu’à la gare routière de La Clusaz et la télécabine du Rosay au Grand-Bornand affichent une progression de 85%. Fonctionnant les samedis et dimanches de début janvier à fin mars, ces navettes existent depuis trois ans et, cette saison, 1 963 personnes les ont empruntées contre 1 062 la saison précédente.

L’autre service de transport en commun – les navettes Genève-Aravis – connaît lui aussi une progression de fréquentation. Ce service part de l’aéroport de Genève, dessert la gare routière genevoise jusqu’au Grand-Bornand et La Clusaz, soit en ligne régulière soit en «packs» ski-jour (forfait inclus) et a été mis en place en 2003. Au total 1 412 personnes ont utilisé ce service, soit une augmentation de 81,5% par rapport à l’année dernière qui n’était pas une année de référence. En 2006, 1 167 personnes l’avaient utilisé. Ces navettes pourraient connaître un renforcement dans les années à venir comme la mise en place d’une ligne en semaine et durant les vacances.

Enfin, les lignes inter-stations – le ski-bus Aravis – a connu une harmonisation des tarifs sur l’ensemble du massif avec une gratuité pour les détenteurs de la carte d’hôte, de la carte de résident et à tous les forfaits Aravis. Sa fréquentation a crû entre 10 et 20% pour la dernière saison.

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Courrier des lecteurs
Faisant suite à l’ouverture de l’enquête publique concernant la révision partielle du schéma de cohérence territoriale (SCoT) sous l’égide de la Communauté de communes des vallées de Thônes, qui s’est déroulée du 7 décembre au 8 janvier, nous avons reçu un courrier de Madame Catherine Garrigue de Jouars-Pontchartrain (78) et résidente au Grand-Bornand. Il s’agit d’une lettre envoyée à la ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borne.

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