Portrait - N°100 - Octobre/Novembre 2013

Anne Cirendini - Le mohair, de fil en aiguilles

 

Il y a trois ans Anne Cirendini reprenait l’épicerie du village de Manigod tout en rêvant de chèvres angoras. Parce que son dada à Anne c’est la laine, la douce et la soyeuse, mais aussi et surtout la convivialité autour d’un café.

En traversant Manigod à l’été 2010, Anne Cirendini lit sur les vitrines de l’épicerie que la gérance est à reprendre. Même si la quadra d’alors arrivait de Bourgogne du sud, c’est à l’abri de la montagne de Sulens qu’elle avait passé toutes ses vacances d’enfance. L’épicerie est une chance qu’elle saisit et elle s’installe dans les Aravis avec ses enfants, tout en ayant à l’esprit la reprise de son métier d’agricultrice et d’éleveuse. Un métier pour lequel elle a fait des études et obtenu un BTS et deux certificats de spécialisation.

«A l’épicerie j’ai une bonne clientèle, confie Anne Cirendini. Mais si j’ai décidé de rester c’est surtout pour le rayon laine que j’espère toujours faire grandir et aussi pour le côté sympa du magasin parce que j’ai voulu en faire un lieu convivial.» Il est ainsi possible de s’asseoir et de prendre un café ; l’épicerie est redevenu un lieu de rencontre et de papotage, au cœur du village.

Et si depuis le début un atelier tricot a été instauré, celui-ci est particulièrement informel. «Des dames viennent me montrer ce qu’elles font. D’autres me demandent des conseils quand elles ont un problème.» Certaines viennent désormais d’Annecy ou de plus loin pour acheter la laine mohair d’Anne. Cette laine qui provient de son troupeau. Au début il s’agissait de réserves de ses chèvres angoras qu’elle avait en Bourgogne. Puis la laine a été issue du troupeau qu’elle a pu se reconstituer à partir de 2011 à Manigod, une dizaine de chèvres angoras ainsi que deux brebis élevées aussi pour la laine mais également pour la viande d’agneau. «Faute de place et d’abri pour cet hiver j’ai dû m’en séparer. Cela a été un vrai crève-cœur.» Dès l’année prochaine Anne Cirendini espère bien reconstituer son cheptel.

Un réseau de professionnels

Le réseau de laine et de produits finis issus de celle-ci est assez confidentiel et restreint mais pour autant bien organisé. «Les chèvres sont tondues deux fois par an et les toisons sont envoyées à notre Sica (*) à Castres qui est une ancienne région textile très dynamique.» Avant cet envoi Anne aura pris soin de trier et de reprendre les toisons une par une afin de les ranger par catégorie de finesse ; le cabri étant le plus fin. A la SicaMohair, regroupant 150 éleveurs, c’est alors au tour d’un trieur professionnel de reprendre l’ensemble des toisons pour y faire ses propres remarques avant de les répartir chez les différents façonniers. «Un mois après je reçois une fiche de la coopérative du rendu de mes toisons et aussi un catalogue pour que je puisse commander mes produits.»

Une chèvre produisant 5 kg brut de laine par an, soit 3,5 kg net, les éleveurs adhérents à la coopérative commandent des produits finis selon le poids de mohair fourni au début. «Je confie mes toisons pour la transformation et je paie celle-ci.» A Manigod il se vend, par exemple, beaucoup de chaussettes en mohair mais aussi des étoles et bien sûr des pelotes de laine. Anne Cirendini peut avoir ce rayon au sein de l’épicerie «parce que j’ai été éleveuse». Les autres agriculteurs produisant de la laine vendent souvent directement à la ferme leurs produits finis.

Anne tricote elle-même et a une tricoteuse qui travaille pour elle. C’est pourquoi elle a, en rayon, de nombreux bonnets, gants et autres accessoires pour la montagne qu’elle vend en saison. Ses projets se conjuguent avec de nouvelles chèvres angoras pour égayer les prairies manigodines et pourquoi pas un agrandissement du rayon non alimentaire de l’épicerie.

 

*Sica : société d’intérêt collectif agricole


Le tricot du jeudi

 

Anne Cirendini, dont l’épicerie est au centre du chef-lieu de Manigod, propose un atelier tricot le jeudi de 16h à 19h en hors saison où il est possible de prendre conseil, de montrer ses réalisations et de discuter autour d’un café.

 
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Faisant suite à l’ouverture de l’enquête publique concernant la révision partielle du schéma de cohérence territoriale (SCoT) sous l’égide de la Communauté de communes des vallées de Thônes, qui s’est déroulée du 7 décembre au 8 janvier, nous avons reçu un courrier de Madame Catherine Garrigue de Jouars-Pontchartrain (78) et résidente au Grand-Bornand. Il s’agit d’une lettre envoyée à la ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borne.

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