Le Grand-Bornand - N°157 - Avril/Mai 2023

Hommage à la Résistance

En ce samedi 1er avril, le village du Grand-Bornand rendait hommage à la Résistance avec la présence exceptionnelle de l’orchestre de la Garde républicaine.

Civils et militaires ont fait corps sur la place du Grand-Bornand en ce 1er avril dans le cadre de la Journée nationale de la Résistance, avancée de quelques semaines afin d’accueillir l’orchestre de la Garde républicaine. Cette journée se déroule habituellement le 27 mai, date qui fait référence à la première réunion du Conseil national de la Résistance en 1943 à Paris, comme l’a évoqué André Perrillat-Amédé, maire du Grand-Bornand.

Depuis 2014, trois stèles ont été érigées sur la place du village à l’initiative de l’association des Glières et retracent le rôle du Grand-Bornand et de ses habitants pour résister aux oppresseurs. « Ces inscriptions nous rappellent que dès 1940 la population du Grand-Bornand est acquise à la cause de la Résistance, a développé le maire. L’une d’entre elles met en lumière le rôle de la section Allobroges. » De janvier à mars 1944, durant les deux mois de résistance sur le plateau des Glières, une formidable organisation des Bornandins se met en place pour le ravitaillement des maquisards. Parmi ces maquisards se trouvent des jeunes du Grand-Bornand. À l’appel de l’Armée secrète, ces jeunes avec d’autres volontaires forment alors la section Allobroges. André Perrillat-Amédé a souligné que la devise des Glières « Vivre libre ou mourir » « nous rappelle que la France est une terre de liberté », d’insister sur « ce que nous devons à cette génération de combattants et de résistants qui rendirent à la France sa liberté et sa fierté. » De rappeler aussi qu’aujourd’hui « il y a mille et une façons de s’investir et de s’engager dans la société pour servir notre pays ». 

Le second message exprimé par le maire est « que la liberté a un prix. Toute victoire porte en elle le prix des épreuves, des souffrances et des morts. » Et le troisième message est « que la liberté a permis de construire la paix ».

Gérard Métral, président de l’Association des Glières, a débuté son allocution en parlant du Grand-Bornand terre de Résistance et de liberté. « De nombreux jeunes de la commune se soulevèrent, refusant le STO, constituèrent un noyau de résistance actif qui rejoindra et s’illustra sur le plateau des Glières. » De poursuivre : « Le mot Résistance, si souvent employé aujourd’hui à des fins suspectes, est l’émanation de notre devise républicaine. Lorsque la liberté est entravée, lorsque l’égalité est bafouée entre les membres d’une même nation, lorsque la fraternité ne devient plus qu’une valeur individuelle sans visée universelle, les valeurs qui fondent notre cohésion sociale disparaissent au profit de l’arbitraire et du chacun pour soi. » Gérard Métral a cité André Malraux qui inaugura le monument sur le plateau des Glières en 1973. D’évoquer également la réalité de l’État français sous le régime de Vichy. « De cette France de la négation, une autre France, celle de la Résistance releva la tête. Ces combattants étaient peu nombreux mais ils croyaient en leur destin. »

Ainsi, la Haute-Savoie, le plateau des Glières, parmi beaucoup d’autres, fut un haut lieu de cette conscience retrouvée, « de cette reconquête des valeurs d’humanisme ».

79 ans plus tard, quel est le message de la Résistance ? Tout peuple asservi brise un jour ses chaînes, a encore exprimé Gérard Métral. « La Haute-Savoie s’est libérée seule. Le seul risque que les résistants prenait était de gagner la liberté. »

Le secrétaire général de la préfecture de la Haute-Savoie, David-Anthony Delavoet, a, dans son préambule, rendu hommage à Edmond Maudière mort le 30 mars à l’âge de 96 ans et qui était le dernier survivant du combat des Glières. À 17 ans, il avait décidé, depuis la Marne, de rejoindre la Résistance de la Haute-Savoie.

 

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