Portrait - N°99 - Août/Septembre 2013

Louis Ours - La montagne est son domaine

 

Depuis plus de quarante ans, Louis Ours arpente les montagnes qu’il aime. Il les aime tellement qu’il veut faire partager sa passion au plus grand nombre à travers son métier et ses écrits.

Originaire de Megève, Louis Ours est arrivé à Thônes en 1968 où il a enseigné à la Maison familiale rurale d’alors. Neuf ans plus tard, il crée le Centre de formation aux métiers de la montagne de Thônes avec le sénateur-maire Jacques Golliet qui a, lui aussi, beaucoup contribué au développement de ce territoire de montagne afin de pallier l’exode de cette époque. D’une formation d’enseignant et de technicien agricole, Louis Ours, ce montagnard à la belle moustache, a continué à se former et à évoluer tout au long de sa vie : il oriente ses pas vers le tourisme à l’université de Savoie, il est également accompagnateur en montagne et moniteur de ski au Grand-Bornand depuis 1977. Il a encore été président du bureau de la montagne de Thônes, et de l’Association des accompagnateurs en montagne de Haute-Savoie ainsi qu’au niveau national. Son cursus paraît sans fin puisque Louis Ours a aussi été directeur national de France ski de fond.

Mais c’est sur le Centre de formation aux métiers de la montagne qu’il s’attarde. Parce que cette école particulière a, en quelque sorte, permis au tourisme de montagne de trouver son véritable souffle. C’est dans ce centre que les jeunes du canton, et de bien plus loin par la suite, se sont formés aux métiers qui allaient devenir vitaux aux stations. D’ailleurs le succès a été immédiat, passant de 20 à 150 élèves en trois ans. «Ce centre a eu beaucoup d’impact, confie Louis Ours. Il a redynamisé la vallée avec le tourisme ; il a relancé le développement économique de la montagne avec des jeunes formés pour ces métiers.» Si à l’époque les promotions étaient très larges, aujourd’hui les métiers sont bien plus spécialisés. «A l’époque c’était très facile de trouver du travail. Mais avec ce développement il fallait aussi que les hommes suivent derrière.» A 70 ans, Louis Ours enseigne encore mais en tant que formateur à l’Ecole nationale de ski et d’alpinisme de Chamonix pour la reconversion des accompagnateurs en montagne. Tout comme il est encore dans les instances nationales de la Fédération nationale des médaillés jeunesse et sport.

Suivre ses pas

«Aujourd’hui les touristes ont du mal à faire le premier pas pour partir en montagne. Ce ne sont plus des montagnards. Pourtant il y a plein de sentiers peu connus.» Cela fait plus de trente ans que Louis Ours emmène des curieux en montagne. «Les balades sont toujours différentes parce que ce sont les gens qui font la différence.»

En s’inspirant des différentes études réalisées sur le tourisme de montagne, l’accompagnateur remarque que ce qui intéresse d’abord les visiteurs «c’est de découvrir et pas seulement marcher. C’est aussi de réaliser des choses qu’ils n’ont jamais faites.» Louis Ours se remémore le début des balades à raquettes dès 1977 où le premier créateur de cet objet, Jean-Claude Bibollet – dont la société allait devenir TSL – faisait venir des raquettes du Canada. «Les gens venaient de Paris en train-couchettes pour le week-end et ça marchait. Nous vendions du séjour.» Désormais la clientèle a changé : «Nous devons prendre en charge les vacanciers, les aider, nous en occuper.» C’est la raison de l’écriture de ces guides de randonnées. «C’est pour faire découvrir la montagne, montrer que c’est accessible et qu’il y a encore des endroits tranquilles.» Et Louis Ours connaît son sujet. Son premier ouvrage a été réalisé en 1978-1980 où il était déjà question de décrire des itinéraires accompagnés de cartes pour le compte du syndicat d’initiative de Thônes. L’accompagnateur le dit avec les yeux qui pétillent : «Nous sommes dans un site exceptionnel entre Bauges, Aravis et Bornes.» Et à force d’emprunter ces sentiers, Louis Ours a fini par les connaître par cœur.


 

Randonner pour le plaisir

Les topo-guides de Louis Ours se glissent aisément dans une poche du sac à dos.

Le premier, Les Aravis à petits pas, regroupe quarante randonnées et a une approche plus originale de la montagne. Il emmène le visiteur, touriste ou randonneur vers des sites peu connus ou alors en privilégiant la découverte, qu’elle soit naturelle ou culturelle. C’est plus un guide pour attiser la curiosité, pour inciter à une plus grande observation une fois sur un sentier. «J’ai repris toutes les balades du coin en ajoutant des thématiques pour chacune, comme la flore, la faune ou la géologie», explique l’auteur. C’est alors un guide utilitaire qui peut devenir très vite indispensable.

Le second ouvrage, Bornes et Aravis les plus belles randonnées, vient de sortir et ici aussi la seule description de la balade n’est qu’une partie de l’approche de Louis Ours. Pour chaque randonnée l’auteur raconte un peu plus la montagne et ses trésors cachés ou méconnus. «J’ai mis tout autant des balades faciles que des randonnées plus longues et assez difficiles.» Des randonnées permettent aussi de dormir en refuge. Et Louis Ours a privilégié, dans la mesure du possible, «les itinéraires en circuit pour ne pas revenir par le même endroit».

Les Aravis à petits pas, 40 randonnées entre lac et montagne, avec des dessins de Jean-Claude Ours, éditions le Génie des Glaciers, 9 €

Bornes et Aravis les plus belles randonnées, éditions Glénat, 12,50 €

 

 

Commentaires des internautes
Savouyaud claudine - le 27/07/2019 à 07:53
louis , j ai eu l'occasion de vous rencontrer lors de mon séjour à Forgesassoud en juin avec le groupe de Vitry sur Seine, j ai beaucoup apprécié vos commentaires .je vous remercie. C était formidable.continuer vous savez faire ai.er votre région. claudine
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Courrier des lecteurs
Faisant suite à l’ouverture de l’enquête publique concernant la révision partielle du schéma de cohérence territoriale (SCoT) sous l’égide de la Communauté de communes des vallées de Thônes, qui s’est déroulée du 7 décembre au 8 janvier, nous avons reçu un courrier de Madame Catherine Garrigue de Jouars-Pontchartrain (78) et résidente au Grand-Bornand. Il s’agit d’une lettre envoyée à la ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borne.

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